Le Windmill, ou « moulin à vent » en français, est l’un de ces exercices que l’on voit moins souvent dans les salles de sport traditionnelles, et pourtant, c’est une véritable pépite. Si vous cherchez un mouvement complet pour sculpter votre sangle abdominale, renforcer vos épaules et améliorer votre souplesse, vous venez de trouver votre nouveau meilleur ami. Loin d’être un simple gadget, le Windmill avec haltère est un exercice fonctionnel incroyablement efficace qui vous apprend à gainer votre corps tout entier, de la main qui tient le poids jusqu’aux pieds ancrés dans le sol. C’est un dialogue permanent entre votre force, votre équilibre et votre mobilité.
L’un des plus grands trésors de cet exercice est son travail phénoménal sur les obliques. Oubliez les centaines de crunchs latéraux sans saveur ! Le Windmill engage vos muscles profonds de la taille d’une manière intense et contrôlée, tout en étirant le côté opposé. Mais ce n’est pas tout : il sollicite également les épaules (en particulier le deltoïde) qui doivent stabiliser le poids au-dessus de la tête, les fessiers et les ischio-jambiers qui contrôlent la descente, ainsi que toute la chaîne musculaire du dos pour maintenir une posture parfaite. C’est un exercice total qui vous rendra plus fort, plus stable et plus résistant aux blessures dans vos activités du quotidien.

Technique
Voici comment réaliser correctement le Windmill avec haltère :
1- Position de depart
Tenez-vous debout, les pieds écartés un peu plus largement que la largeur de vos épaules. Tournez les pieds à environ 45 degrés vers la gauche. Prenez un haltère dans votre main droite et montez-le au-dessus de votre tête, le bras complètement tendu. Votre paume de main est tournée vers l’avant. Le bras gauche est relâché le long de votre corps. Votre regard est fixé sur l’haltère en l’air, et il y restera pendant toute la durée du mouvement. C’est votre point de repère.
2- La descente
Inspirez profondément. Initiez le mouvement en poussant vos hanches sur le côté opposé au bras qui tient l’haltère. Imaginez que quelqu’un vous tire doucement par la hanche droite. Votre poids du corps doit se transférer majoritairement sur votre jambe droite. La jambe droite reste tendue (mais le genou n’est pas verrouillé), tandis que la jambe gauche peut se fléchir très légèrement si besoin. En gardant le bras droit parfaitement vertical, descendez lentement votre buste vers le sol. Votre main gauche glisse le long de votre jambe gauche, comme pour aller toucher votre pied. Le but n’est pas forcément de toucher le sol, mais de descendre aussi bas que votre souplesse et votre force vous le permettent, tout en maintenant une posture impeccable.
3- La remontée
En position basse, votre bras droit est toujours tendu vers le ciel, perpendiculaire au sol. Votre dos est droit, vos abdominaux sont contractés au maximum pour protéger votre colonne vertébrale. Vous devez sentir un étirement profond dans l’ischio-jambier droit et une contraction intense dans votre oblique droit. Pour remonter, expirez puissamment et contractez vos fessiers et vos obliques avec force. Poussez dans votre pied droit pour inverser le mouvement et revenir à la position de départ, toujours en contrôle et en gardant les yeux sur l’haltère. Le retour doit être aussi maîtrisé que la descente. Une fois une répétition terminée, enchaînez avec la suivante sans repos, puis changez de côté à la fin de votre série.
Notes :
- Mouvement des hanches : La clé du Windmill est de ne pas se pencher latéralement, mais d’initier le mouvement en décalant activement vos hanches vers le côté opposé à l’haltère (ex: haltère main droite, hanches vers la droite). C’est ce mouvement des hanches qui protège votre dos et engage les muscles profonds.
- Verrouiller le bras qui tien l’haltère : Le bras qui tient l’haltère doit rester parfaitement tendu et verrouillé vers le ciel tout au long du mouvement. Gardez impérativement votre regard fixé sur l’haltère en l’air ; cela aide à la stabilisation de l’épaule et à l’équilibre général.
- Gardez le dos droit: La descente doit se faire avec un dos plat, sans jamais l’arrondir. Si votre dos commence à se courber, réduisez l’amplitude de votre mouvement. La flexion doit venir des hanches, non de la colonne vertébrale, pour éviter les blessures.
Comment faire l’exercice du Windmill
Le Mouvement des Hanches durant le Windmill
Si l’on devait isoler un seul élément qui différencie un Windmill réussi d’un mouvement approximatif et potentiellement dangereux, ce serait sans aucun doute le mouvement des hanches (souvent appelé « hip hinge » en anglais). Beaucoup de débutants font l’erreur de penser que le Windmill est une simple flexion latérale, où l’on se penche sur le côté. C’est une mécompréhension totale du mouvement. Le Windmill n’est pas une flexion du buste, c’est une inclinaison du corps initiée par les hanches. Pour bien comprendre, visualisez la différence : se pencher sur le côté sollicite principalement la colonne vertébrale en flexion latérale, ce qui peut être risqué avec une charge. Le mouvement des hanches, lui, utilise la puissance de l’articulation la plus forte de votre corps – la hanche – pour contrôler le mouvement, protégeant ainsi votre dos.
Concrètement, comment bien exécuter ce mouvement des hanches ? Imaginez que vous voulez fermer un tiroir de commode avec vos fesses. Vous ne vous contenteriez pas de vous pencher, n’est-ce pas ? Vous pousseriez activement vos fesses et vos hanches vers l’arrière. C’est exactement la même sensation pour le Windmill. Avant même que votre buste ne commence à descendre, le premier mouvement est un décalage des hanches sur le côté du bras qui tient l’haltère. Si l’haltère est dans votre main droite, vous poussez vos hanches vers la droite. Ce simple geste change tout : il met immédiatement en tension votre chaîne postérieure (fessiers et ischio-jambiers) et engage vos obliques pour stabiliser le bassin. C’est ce qui vous permet de garder le dos droit et de transformer l’exercice en un mouvement de renforcement global, plutôt qu’en un étirement passif et risqué pour le dos. Votre jambe du même côté que l’haltère devient votre pilier, et c’est sur elle que repose la majorité de votre poids.
Pour vous entraîner, essayez ceci sans poids : placez-vous dos à un mur, à une vingtaine de centimètres de distance. Haltère imaginaire en main droite, pieds tournés à 45 degrés vers la gauche. Maintenant, essayez d’aller toucher le mur avec votre fesse droite. Vous verrez que pour y parvenir, vous êtes obligé de pousser vos hanches vers l’arrière et sur le côté, et non de simplement vous pencher. C’est ça, le mouvement des hanches ! Une fois que vous maîtrisez cette sensation, le reste du mouvement devient beaucoup plus intuitif et sécuritaire.
Progression :
Le Windmill est un exercice technique qui demande une excellente conscience de son corps. Il est donc crucial de l’aborder avec humilité et de progresser étape par étape.
Pour les Débutants
Avant même de toucher un haltère, votre première mission est de maîtriser le Windmill à poids de corps. L’objectif ici est 100% technique. Vous devez apprendre à synchroniser le mouvement des hanches, la stabilisation de l’épaule, le gainage du tronc et la souplesse des ischio-jambiers.
Le Windmill avec un objet léger : Une fois que le mouvement à vide est fluide, prenez un objet très léger qui vous force à garder le poignet stable. Une chaussure posée sur votre poing fermé est un excellent outil ! L’objectif est de ne pas la faire tomber. Cela vous oblige à garder le bras parfaitement vertical et à effectuer une descente et une montée sans à-coups. C’est un test infaillible pour évaluer la qualité de votre contrôle.
Le Windmill à vide : Suivez exactement les mêmes étapes que décrites dans la section technique, mais sans aucun poids. Le bras qui devrait tenir l’haltère est simplement tendu vers le ciel, poing fermé. Concentrez-vous sur chaque sensation : le décalage de la hanche, l’étirement de l’ischio-jambier, la contraction de l’oblique, le regard fixe sur votre main en l’air. Faites des séries lentes et contrôlées de 8 à 10 répétitions par côté. Filmez-vous pour vérifier que votre dos reste bien droit.
Pour les niveaux intermédiaires et avancés
Quand vous êtes capable d’exécuter 10 à 12 répétitions parfaites avec un petit haltère (par exemple, 4-6 kg pour les femmes, 8-10 kg pour les hommes) sans aucune difficulté et avec une amplitude complète, vous pouvez commencer à complexifier l’exercice.
- Augmentation progressive de la charge : La méthode la plus évidente est d’augmenter le poids de l’haltère. Faites-le par petits paliers. Passer de 8 kg à 10 kg représente déjà un défi significatif pour les muscles stabilisateurs de l’épaule et du tronc. Ne sacrifiez jamais la technique pour soulever plus lourd. Si votre forme se dégrade, revenez à la charge précédente.
Muscles sollicités

Le Windmill est un exercice poly-articulaire exceptionnel qui travaille notamment :
Muscles principaux :
- Les Obliques (internes et externes) : C’est la star de l’exercice. L’oblique du côté du bras qui tient le poids travaille de manière isométrique et concentrique pour contrôler la descente et initier la remontée. Il agit comme un hauban puissant qui empêche votre torse de s’effondrer. En même temps, l’oblique du côté opposé est magnifiquement étiré en position basse. C’est un travail complet pour une taille forte et dessinée.
- Les Deltoïdes (muscles de l’épaule) : Le deltoïde du bras en l’air est en contraction isométrique constante pour stabiliser l’haltère. Il ne fait pas de mouvement, mais il travaille intensément pour maintenir le bras verrouillé et vertical. C’est un excellent moyen de construire une épaule forte et stable, ce qui est essentiel pour prévenir les blessures.
Muscles secondaires et stabilisateurs :
- Le Transverse de l’abdomen : Ce muscle profond, notre « ceinture » naturelle, est engagé en permanence pour gainer le tronc et protéger la colonne vertébrale.
- Les Ischio-jambiers : Le muscle ischio-jambier de la jambe tendue (du même côté que le poids) est soumis à un étirement excentrique intense pendant la descente. Il doit être à la fois souple pour permettre l’amplitude et fort pour contrôler le mouvement. C’est un travail fantastique pour améliorer la souplesse active de cette chaîne musculaire souvent tendue.
- Les Fessiers : Le grand fessier de la jambe d’appui est le moteur principal du mouvement des hanches. Il est étiré lors de la descente et se contracte puissamment pour vous redresser. C’est lui qui initie la remontée en repoussant les hanches vers l’avant.
- Les muscles érecteurs du rachis : Tout le long de votre colonne, ces muscles travaillent pour maintenir votre dos droit et éviter qu’il ne s’arrondisse.
- Le Quadriceps : Le quadriceps de la jambe d’appui est également sollicité pour stabiliser le genou et supporter le poids du corps.
- Le Trapèze et les muscles de la coiffe des rotateurs : Ils assistent le deltoïde dans la stabilisation de l’omoplate et de l’articulation de l’épaule.
Questions fréquentes
J'ai une légère douleur dans le bas du dos en faisant l'exercice, est-ce normal ?
Non, absolument pas. Une douleur, même légère, dans le bas du dos est un signal d’alarme. Elle indique quasi systématiquement une erreur de technique. La cause la plus probable est que vous arrondissez le dos au lieu de réaliser un véritable mouvement des hanches. Vous compensez un manque de souplesse des ischio-jambiers ou un mauvais contrôle moteur par une flexion de la colonne lombaire, ce qui est très risqué. Arrêtez immédiatement l’exercice. Repassez à la version sans poids et placez-vous devant un miroir, de profil. Observez votre dos pendant la descente. Est-il plat comme une table ou commence-t-il à se courber ? Si c’est le cas, réduisez l’amplitude. Ne descendez que jusqu’au point où vous pouvez maintenir un dos parfaitement droit. Travaillez en parallèle votre souplesse et renforcez votre gainage avec des exercices comme la planche. Ne reprenez le Windmill que lorsque la douleur a disparu et que votre forme est corrigée.
Je n'arrive pas à garder mon bras tendu, il tremble beaucoup. Que faire ?
Le tremblement du bras est généralement dû à deux facteurs : une charge trop lourde ou un manque de stabilité de l’épaule. Si vous débutez, il est presque certain que la charge est trop ambitieuse. Revenez à un poids inférieur, voire à la version sans poids. Le but est de construire l’endurance des muscles stabilisateurs de l’épaule (deltoïdes, coiffe des rotateurs). Si même sans poids votre bras tremble, cela indique une faiblesse dans cette zone. Intégrez des exercices spécifiques pour renforcer vos épaules. Le plus important est de ne pas ignorer ce signal. Un bras qui tremble est un bras qui risque de céder, et la dernière chose que vous souhaitez est de laisser tomber un haltère. Soyez patient, renforcez progressivement votre épaule, et vous verrez que le tremblement disparaîtra au fil des semaines.
Puis-je faire le Windmill si je n'ai pas d'haltère ?
Oui, absolument ! Le Windmill sans haltère est non seulement possible, mais il est fortement recommandé comme première étape pour maîtriser la technique. La version à poids de corps est un excellent moyen de :
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Apprendre le mouvement des hanches : Sans le poids, vous pouvez vous concentrer pleinement sur la bonne exécution du décalage des hanches et le maintien d’un dos plat.
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Améliorer la mobilité : C’est une façon sécuritaire de travailler la souplesse des ischio-jambiers et la mobilité de l’épaule et de la colonne thoracique.
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Développer la conscience corporelle : Vous apprendrez à ressentir les muscles qui s’étirent et se contractent sans la distraction d’une charge. Une fois le mouvement à vide maîtrisé, vous pouvez utiliser des alternatives légères comme une bouteille d’eau pleine, un petit livre, ou même une chaussure posée sur le poing pour simuler l’ancrage du poids et vous forcer à garder le bras parfaitement vertical, avant de passer à un haltère léger.
Le Windmill peut-il aider à soulager ou prévenir les douleurs lombaires ?
Oui, le Windmill peut être un allié précieux dans la prévention et le soulagement de certaines douleurs lombaires, à condition qu’il soit exécuté avec une technique impeccable et que la douleur ne soit pas due à une condition médicale grave. Cet exercice renforce de manière exceptionnelle les muscles profonds du core (notamment le transverse de l’abdomen et les obliques) et les muscles érecteurs du rachis qui sont essentiels à la stabilité de la colonne vertébrale. En améliorant la mobilité des hanches et des ischio-jambiers, il réduit la compensation du bas du dos lors des mouvements quotidiens. Cependant, si vous ressentez déjà des douleurs, commencez toujours sans poids et ne reprenez l’exercice qu’après avis médical ou d’un professionnel de santé, en privilégiant d’abord le renforcement du gainage de base et l’amélioration de la mobilité.
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Date de la dernière modification : 28/07/2025