Le tirage bûcheron, ou « dumbbell row » en anglais, est un exercice de musculation essentiel pour développer un dos puissant et épais. Son nom vient du mouvement de tirage unilatéral qu’il implique, rappelant l’action d’un bûcheron. C’est un mouvement polyarticulaire fondamental, accessible aux débutants comme aux athlètes confirmés, qui se réalise simplement avec un haltère et un banc (ou une chaise).
L’un de ses atouts est de travailler chaque côté du dos indépendamment. Cela permet de corriger les déséquilibres musculaires et d’assurer un développement harmonieux. En plus de renforcer le grand dorsal, il travaille les rhomboïdes, les trapèzes et l’arrière des épaules. Ces muscles sont essentiels pour une bonne posture et la prévention des douleurs. Le tirage bûcheron engage aussi les biceps et les muscles stabilisateurs du tronc. C’est un exercice efficace pour développer la force et une silhouette athlétique, réalisable chez soi.

Technique
Pour un tirage bûcheron efficace et sans risque de blessure, la technique est essentielle. Chaque étape compte, de la position de départ à la respiration. Prenez le temps de maîtriser le mouvement avec une charge légère avant de chercher à soulever plus lourd.
1- Position de départ
Mettez-vous à quatre pattes sur un tapis de sol. Votre main d’appui doit être directement sous votre épaule.
Votre dos doit être droit, parallèle au sol, et votre tête dans l’alignement de votre colonne vertébrale (regardez le sol légèrement devant vous).
Contractez vos abdominaux pour gainer le tronc et maintenir cette posture. Saisissez l’haltère avec la main libre (opposée à la main d’appui), en prise neutre (paume vers le corps), le bras tendu vers le sol sans verrouiller le coude.
2- La phase de tirage (concentrique)
Tirez l’haltère vers le haut, en direction de votre hanche. Le mouvement doit partir du dos, pas du bras. Concentrez-vous sur l’idée de monter votre coude vers le plafond, en le gardant près du corps. Votre avant-bras sert de « crochet ». Concentrez-vous sur la contraction de votre grand dorsal et le serrement de votre omoplate contre la colonne vertébrale. Le buste doit rester fixe ; évitez toute rotation ou tout élan.
Une fois l’haltère arrivé en haut du mouvement, près du flanc, marquez une pause d’une à deux secondes. C’est là que la contraction des muscles du dos est maximale.
3- La phase de descente (excentrique) :
Redescendez l’haltère lentement et de manière contrôlée jusqu’à la position de départ. Ne laissez pas la gravité faire le travail. Cette phase est importante pour la construction musculaire. Assurez-vous de tendre complètement le bras en bas pour bien étirer le grand dorsal avant d’entamer la répétition suivante.
Points d’attention et erreurs à éviter
- Gardez le dos droit : L’erreur la plus commune est d’arrondir le dos pendant l’effort. Maintenez une courbure lombaire naturelle et contractez vos abdominaux pour protéger votre colonne. Un exercice comme le gainage planche peut vous aider à renforcer votre gainage.
- Ne tirez pas avec les biceps : Le moteur du mouvement est le dos. Si vous sentez une brûlure intense uniquement dans les bras, c’est que vous tirez avec vos biceps. Concentrez-vous sur l’action de tirer le coude vers l’arrière et le haut.
- Contrôlez la charge : N’utilisez pas d’élan pour soulever le poids. Votre torse doit rester stable. Si vous devez vous balancer, c’est que la charge est trop lourde. Réduisez le poids et concentrez-vous sur une exécution stricte.
- Gardez le coude près du corps : Écarter le coude déplace la tension vers les épaules et réduit l’activation du grand dorsal. Votre bras doit frôler vos côtes à chaque répétition.
Comment faire l’exercice du Tirage bucheron
Découvrez dans la vidéo de démonstration ci-dessous comment réaliser l’exercice du Tirage bucheron
La rétraction de l’omoplate
La rétraction de l’omoplate (ou scapula) est un élément technique clé pour l’efficacité du tirage bûcheron. C’est ce qui permet de passer d’un exercice de « bras » à un exercice qui cible réellement le dos. La rétraction de l’omoplate consiste à activement serrer et tirer l’omoplate vers la colonne vertébrale. C’est ce geste qui initie le mouvement et garantit que les muscles ciblés, à savoir les rhomboïdes et les trapèzes moyens et inférieurs, sont pleinement engagés dès le début de la traction. Sans cette action consciente, le corps a tendance à compenser en utilisant majoritairement le grand dorsal et, surtout, les biceps. Le résultat est un potentiel de développement du dos sous-exploité et un risque accru de tensions dans les bras et les épaules.

Pour bien comprendre et intégrer ce concept, essayez ceci : mettez-vous en position sans haltère. Avant même de plier le coude, concentrez-vous uniquement sur votre omoplate. Tirez-la vers l’intérieur, comme si vous vouliez pincer un stylo entre vos deux omoplates. Vous devriez sentir une tension se créer au milieu de votre dos.
C’est SEULEMENT après avoir initié ce mouvement que votre bras doit commencer à tirer le poids vers le haut. Le bras et le coude ne sont que les conséquences de cette rétraction initiale. Au sommet du mouvement, la contraction doit être intense à cet endroit précis. Puis, lors de la descente contrôlée, vous faites le chemin inverse : vous laissez l’omoplate s’éloigner de la colonne pour bien étirer les muscles (protraction). Cette maîtrise du mouvement scapulaire est fondamentale non seulement pour le tirage bûcheron, mais aussi pour la plupart des exercices pour le dos.
Prendre le temps de travailler avec des charges légères pour perfectionner cette connexion esprit-muscle est essentiel. Vous sentirez une meilleure activation musculaire dans votre dos, ce qui mènera à des gains de force et de masse plus significatifs.
Progression
Le Tirage Bûcheron est un exercice très adaptable. Si vous débutez, commencez avec un haltère léger pour bien apprendre le mouvement et sentir votre dos travailler, sans forcer avec les bras. Votre objectif est de faire des répétitions contrôlées et de bien ressentir la contraction.
Au fur et à mesure que vous devenez plus fort et que l’exercice vous semble trop facile (par exemple, si vous dépassez facilement 12 à 15 répétitions avec une forme parfaite), vous pouvez augmenter la difficulté de plusieurs façons sans forcément changer d’haltère.
Vous pouvez ralentir la phase de descente de l’haltère (le « tempo »), maintenir une pause d’une à deux secondes en position haute pour accentuer la contraction, ou encore faire plus de répétitions par série. L’important est de toujours chercher à vous challenger pour continuer à progresser.
Muscles sollicités

Le tirage bûcheron est un exercice polyarticulaire qui sollicite une grande partie du haut du corps
Muscles principaux
Le grand dorsal : C’est le muscle le plus large du corps, qui donne au dos sa forme en « V ». Lors du tirage bûcheron, il est le principal responsable de l’adduction et de l’extension du bras, c’est-à-dire l’action de ramener le coude vers le corps et vers l’arrière. C’est lui que vous devez sentir s’étirer en bas du mouvement et se contracter puissamment en haut. Un grand dorsal bien développé est la clé d’un dos large et puissant.
Les rhomboïdes (grand et petit) et les trapèzes (fibres moyennes et inférieures) : Situés entre les omoplates, ces muscles sont les spécialistes de la rétraction scapulaire. C’est leur contraction qui permet de « serrer » les omoplates et de donner de l’épaisseur au milieu du dos. Un travail ciblé sur ces muscles est essentiel pour améliorer la posture en luttant contre l’enroulement des épaules vers l’avant.
Muscles secondaires et stabilisateurs
Le deltoïde postérieur (arrière de l’épaule) : Il assiste le grand dorsal dans l’extension de l’épaule et est sollicité, surtout si le coude est légèrement écarté. Le renforcer contribue à des épaules complètes et à une meilleure posture.
Les biceps et le brachial : Comme dans tout mouvement de tirage, les muscles fléchisseurs du coude entrent en jeu. Ils aident à plier le bras pour monter la charge. Cependant, ils ne doivent être que des assistants. Si vos biceps fatiguent avant votre dos, c’est un signe que votre technique doit être corrigée.
Les muscles de l’avant-bras : Ils sont sollicités pour maintenir une prise solide sur l’haltère tout au long de la série.
Les érecteurs du rachis et les abdominaux : Ces muscles profonds du tronc travaillent de manière isométrique (sans mouvement) pour maintenir le dos droit et stable, protégeant ainsi la colonne vertébrale. La nature unilatérale de l’exercice crée une force de rotation que le tronc doit contrer, ce qui en fait un excellent exercice de gainage anti-rotation. Des exercices complémentaires comme le Superman peuvent aussi aider à renforcer toute la chaîne postérieure.
Questions fréquentes
Tirage bûcheron ou rowing à deux haltères, quelle est la différence ?
Ces deux exercices sont excellents mais présentent des avantages distincts. Le tirage bûcheron est un mouvement unilatéral (un côté à la fois). Cela permet une plus grande amplitude de mouvement, une meilleure concentration sur le muscle travaillé, et surtout, de corriger les déséquilibres de force entre le côté gauche et le côté droit. Le fait de prendre appui sur un banc permet aussi de soulever plus lourd en toute sécurité. Le rowing avec deux haltères, lui, est bilatéral. Il permet de travailler les deux côtés simultanément, ce qui est plus rapide et sollicite davantage les muscles stabilisateurs du bas du dos. L’idéal est d’intégrer les deux variantes dans votre programme pour un développement complet.
Comment faire pour ne pas avoir mal au bas du dos ?
Une douleur dans le bas du dos est presque toujours le signe d’une mauvaise technique. Les causes principales sont : un dos qui s’arrondit pendant l’effort, l’utilisation d’un élan pour soulever une charge trop lourde, ou un manque de gainage. Pour l’éviter, assurez-vous de garder le dos parfaitement droit et la sangle abdominale contractée pendant toute la durée de l’exercice. Votre torse doit rester immobile. Si vous devez vous balancer pour monter le poids, réduisez-le immédiatement. Le regard vers le sol, et non vers le miroir en face, aide à maintenir l’alignement de la nuque et de la colonne.
Je ne sens que mes bras travailler, comment mieux sentir mon dos ?
C’est le problème le plus fréquent. Il vient d’une initiation du mouvement par le bras plutôt que par le dos. Pour y remédier, visualisez votre main et votre avant-bras comme de simples crochets. Le mouvement doit partir de l’omoplate que vous tirez vers l’intérieur, puis du coude que vous montez vers le plafond. Ne pensez pas à « monter l’haltère », mais à « tirer votre coude en arrière ». Ralentissez le mouvement, réduisez la charge et concentrez-vous sur le pic de contraction en haut, en serrant l’omoplate aussi fort que possible pendant une à deux secondes. Cette connexion esprit-muscle est la clé pour enfin sentir votre dos prendre le contrôle.
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Date de la dernière modification : 30/07/2025